Il y eu cette étrange journée où le soleil nous surpris sur une montagne perdue, dans la chaleur du printemps.
Devant nous, à quelques pas, la bête restait immobile, comme par miracle.
C'était comme un cadeau.

Nous nous sommes assis, le dos contre la pierre brûlante.
Nous pensions être enfin arrivés.

Il y avait ces espaces envoûtants et mystiques.
Et ce silence des premiers âges, qui nous fit croire un instant en l'éternité.
L'espoir d'un bonheur à portée de main.

Nous ne vîmes pas le temps passer.

Puis le vent s'est levé, brise du Nord qui portait les premières bourrasques de neige de l'automne.
Et tout était à recommencer.

Nous descendions avec les troupeaux, vers les piémonts.
Dans le fracas des sonnailles.
Nous n'avions rien appris.
"L'esprit" nous quittait.
Comme les pages d'un livre qu'on déchire et qu'il faut chaque fois réécrire…

Eternelle quête. incessant combat.
Contre le temps.
Savoir tout remettre en cause.
Savoir tout réapprendre.
Chaque printemps.

=:-)